J’ai au fond du regard
Comme un feu de vestale,
Des souvenirs brûlants
Aux parfums de santal,
Souvenirs lancinants
Blessants comme des dards.
Ma tristesse s’abreuve
A ce puissant brasier
Aux bûches faites amour,
Torturées, sacrifiées
Pour s’être offertes un jour
Comme un mâle à la Veuve.
Noces de l’abandon
Et du don fait de soi,
Lune noire de miel,
Sentiments aux abois
Sous un morceau de ciel
Ecrasant l’horizon.
Je veux croquer, Ô Muse,
A cette vie fugace
Qui peu à peu me fuit,
Abandonner la trace
Des poètes maudits
Assoiffés de céruse.
Le désert me dira
Avec les mots du vent
Quel sens à leur donner,
A tous ces beaux serments
Que jamais ne ferez.
Le désert me dira.
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